Connaissez-vous ce mot un peu compliqué qu’on ne sait pas toujours bien définir : L’assertivité ? Aimeriez-vous être capable, facilement, de dire ce que vous pensez vraiment, sans heurter les autres ni craindre leur jugement ? Et bien voilà !
L’assertivité permet de s’exprimer de manière honnête, claire et directe, en se respectant soi-même dans ce qu’on pense et ressent, tout en respectant également les opinions et émotions des autres. Pour les personnes timides, sensibles, qui peuvent souvent trouver difficile d’exprimer leur vision des choses, l’assertivité est une notion puissante pour s’affirmer, tout en maintenant des relations harmonieuses avec les autres. C’est une compétence sociale essentielle, qui devrait être enseigner à l’école !
L’assertivité est en quelque sorte la voie du milieu, l’équilibre entre deux extrêmes qu’on illustre par la double métaphore « Ni paillasson ni hérisson ! » 😊 . En voilà un moyen mnémotechnique drôle et efficace pour se rappeler ce qu’est l’assertivité :
=> Ne pas être un “paillasson”, c’est-à-dire ne pas s’écraser ou se laisser marcher dessus par les autres : c’est ce qui arrive quand on n’ose pas dire ce qu’on pense, ou quand on s’entend dire « oui » alors que tout en nous crie « non » !
=> et ne pas non plus être un “hérisson”, c’est-à-dire ne pas attaquer ou repousser les autres de manière agressive, en les piquant.
L’idée est de rester ferme sur ses positions et ses besoins, calmement, sans pour autant être passif ou agressif, ni remettre en question ce que l’autre dit. Il s’agit de dire : ‘Voila ce que je pense, ce que je ressens, ce qui se vit en moi. En même temps, j’entends, je comprends et je respecte ce qui se passe de ton côté. Ce n’est pas la même chose, mais cela ne m’empêche pas de penser et ressentir ce que je ressens, et de te le dire ». Au final, on peut très bien tomber d’accord sur le fait qu’on n’est pas d’accord !
Pratiquer l’assertivité au quotidien, en commençant par des petites choses sans fort enjeu, peut grandement renforcer l’estime de soi. En effet, en apprenant à exprimer ses pensées et ses sentiments ouvertement, on valide sa propre valeur et on se respecte davantage. Cela peut également réduire l’anxiété sociale, car on se sent mieux préparé, plus compétent, pour interagir avec les autres.
L’assertivité conduit à des relations plus saines et plus équilibrées. En communiquant clairement vos besoins et vos limites, vous invitez les autres à faire de même, ce qui peut conduire à un respect et une compréhension mutuels plus profonds. Au bout du compte, vous contribuez à créer un environnement calme et sécure où chacun.e peut s’exprimer librement sans crainte de jugement ou de conflit.
Alors maintenant qu’on sait ce qu’est l’assertivité, comment la développer et la cultiver ?
Voici quelques étapes pour vous aider, surtout si cela vous semble, à première vue, difficile à atteindre :
Se connecter à soi : la première étape est de se connecter à soi-même pour être au clair avec ce qu’on pense et ce qu’on ressent. Prenez le temps de comprendre vos propres besoins, qui vous sont manifestés par vos émotions et sensations corporelles. Ce sont des signaux que votre corps vous envoie ! Ce n’est pas toujours évident, cela peut sembler flou au début. C’est un travail intérieur, de soi à soi, qui requiert de l’attention et de la pratique. Mais il est indispensable de bien comprendre d’abord ce qui se vit en nous, avant de pouvoir l’exprimer à l’extérieur.
S’exprimer clairement en « je » : Une fois que vous savez ce que vous voulez dire pour être en alignement avec votre for intérieur, pratiquez l’expression concise et directe de vos pensées. Utilisez « je » pour parler de vos sentiments et de vos pensées sans accuser ou blâmer les autres. En effet, si vous utilisez le « tu qui tue » (la communication), votre interlocuteur va se fermer comme une huître. Comparez l’effet de ces deux phrases sur la personne qui les reçoit :
«Je suis déçue quand je vois que la vaisselle n’est pas faite. Tu as dit ce matin que tu la ferais. J’ai besoin d’avoir un environnement de vie propre et rangé pour me sentir bien. » et « Tu n’as pas fait la vaisselle, c’est toujours pareil avec toi, tu ne fais pas ce que tu dis et j’en ai marre de vivre dans ton bazar ! »
Voici un autre moyen mnémotechnique pour se rappeler d’éviter le « tu qui tue » : le psychologue Jacques Salomé l’appelle « la communication klaxon » car elle fait « Tu-tu-tu- tutt ! ».
Écouter activement : Montrez par votre écoute que vous respectez les opinions des autres en prenant le temps d’écoutant activement, en posant des questions de clarification, en reformulant ce qui a été dit et en répondant calmement et sans jugement.
Dire NON, tout simplement : Apprenez à dire non de manière respectueuse mais ferme, sans vous excuser ni vous justifier excessivement. Comme le dit Christel Petitcollin, « Non est une phrase à part entière ».
Répéter, si vous n’êtes pas entendu.e : répétez votre message calmement et avec fermeté, c’est la « technique du disque rayé ». Cela renforce l’idée que ce que vous avez à dire est important et que vous ne changerez pas d’avis. Vous pouvez ajouter «Comme je te l’ai déja dit…. » ou « Pour la 3ème fois, je te dis que… ».
Rechercher des solutions créatives : proposez à votre interlocuteur des options qui peuvent vous satisfaire tous les deux et invitez-le à en proposer également. Vous pourrez ainsi co-créer de nouvelles solutions. Renforcez vos propositions en soulignant les conséquences positives des solutions avancées, cela aidera à maintenir une dynamique constructive dans la relation.
Pratiquez et soyez patient avec vous-mêmes: L’assertivité est une compétence qui se développe avec le temps, comme tout apprentissage. Pratiquez régulièrement, en commençant avec des petites choses et restez bienveillants avec vous-même. Soyez comme l’enfant qui apprend à marcher : patient, persévérant, ne réussissant pas à chaque fois mais se relevant et recommençant après chaque tentative.
En cultivant l’assertivité, vous pourrez non seulement améliorer votre estime de soi mais aussi enrichir leurs relations. C’est une voie vers des relations plus épanouissantes et plus authentiques avec les autres, mais d’abord avec soi-même.